Grande Halle de Colombelles

L’atelier électrique et la tour de refroidissement d’une ancienne société métallurgique française sont les seuls éléments ayant été conservés sur un site appelé à être reconverti. L’opérateur à majorité publique, Normandie Aménagement, en charge de cette reconversion a fait appel aux architectes de l’atelier Construire et à ceux d’Encore Heureux pour leur expérience dans le réemploi de matériaux, afin de transformer l’atelier électrique en nouveau lieu de travail et de culture, la Grande Halle. Celle-ci, dont l’enveloppe porteuse en béton est conservée, se divise en deux nefs : l’une est pratiquement laissée en l’état et est un lieu d’accueil et de rassemblement, l’autre est divisée en trois niveaux en bois prolongés par des balcons et accueillant café-restaurant, ateliers et espaces de travail ou de répétition.

Une première expérimentation de réemploi a été menée à proximité du projet par le Collectif ETC qui a été chargé de la construction de la cité de chantier. Cet espace temporaire constitué de vieux conteneurs et de matériaux de réemploi (dont une charpente métallique de chapiteau évoquant la toiture de la Grande Halle voisine) est devenu, à l’image de la Maison du projet Morland, lieu d’accueil du public, de médiation et d’échange autour du projet, au travers notamment de la permanence architecturale. L’association le WIP en charge de la gestion et de l’animation de la future Grande Halle, et afin d’en préfigurer les usages, s’était installée dans la cité de chantier.

Pour le chantier lui-même, le marché du projet a été divisé en plusieurs lots avec variante obligatoire relative au réemploi. Un lot spécifique au réemploi – le lot 1 – a été également créé et confié au WIP. Sa mission était d’identifier les gisements à proximité du chantier, de déconstruire et collecter, d’éventuellement remettre en état et de fournir les matériaux aux entreprises chargées du chantier en les stockant sur site dans des conteneurs. Des « fiches matériaux » ont été rédigées afin d’informer sur leur origine et leurs caractéristiques techniques. Ces fiches ainsi qu’un travail étroit avec les bureaux d’étude et les assureurs ont permis de rendre possible l’utilisation de tels matériaux. Il est à noter qu’un réel accompagnement au réemploi pour les entreprises du chantier a été effectué, grâce entre autres à la permanence architecturale. Le WIP, qui envisage le développement à plus long terme d’une plateforme physique de réemploi, a évalué les bénéfices de telles pratiques en terme de création d’emploi local à presque 2 ETP et a également estimé une réduction de CO2 de 25t ainsi qu’une diminution des déchets produits de 19t !

Voici une liste de matériaux de réemploi utilisés sur le site du projet :

  • 27 radiateurs en fonte et 25 en acier (provenant d’un immeuble de bureaux et d’un garage);
  • 31 pièces de sanitaires (vasques, WC, urinoirs, provenant d’immeubles de bureaux et d’activités);
  • 21 poteaux de garde-corps (issus notamment de bois de charpente);
  • 1 fenêtre sur 21 intégrables au projet à la suite d’un vol (provenant d’un bâtiment d’activités);
  • 18 portes en bois massif dont 2 portes coupe-feu (provenant d’immeubles d’habitation);
  • 200 m² d’isolant (dalles en laine de roche intégrée en faux-plafond et provenant d’immeubles de bureaux et d’activités);
  • carrelage et faïence (provenant notamment de fin de stock);
  • bois de menuiserie (issu des palettes de transport des matériaux).

Source: MOOC – Le réemploi : matières à bâtir, organisé par l’ICEB ; le WIP, dont un poster est disponible ici sous licence Creative Commons – Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 4.0 International – avec d’autres détails concernant notamment les traitements effectués en vue du réemploi. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *